Les classes dans la société capitaliste | infokiosques.net
« Comme certains nous ont fait la critique, nous n’avions expliqué dans aucun numéro ce que signifiait en détail, pour nous, les classes, ce que nous entendions par prolétariat et bourgeoisie, ce que signifie la lutte des classes et surtout, quelle importance nous donnons à toutes ces réalités. Dans cet article, nous essaierons de faire une première approche de l’analyse des classes dans la société capitaliste. »
Plein de passages intéressants, notamment sur les situations "bâtardes", type travailleur indépendant, commerçant, cadre, retraité avec une retraite par capitalisation, etc.
« Il est important de remarquer que toutes ces relations qui dérivent de la propriété ou non des moyens de productions, sont des abstractions de la vie réelle et, par conséquent, elles ne s’excluent pas nécessairement entres elles. Si nous confondons les abstractions que nous construisons pour comprendre la réalité avec la réalité elle-même, nous arrivons à des conclusions erronées, la plus commune de celles-ci est d’essayer de faire rentrer chaque personne dans une classe comme si ces dernières étaient des cases sociologiques.
Si nous nous penchons sur la réalité, nous nous trouvons face à une complexité beaucoup plus grande, qui échappe à ces tentatives de catalogage unilatéral typiques de la sociologie positiviste. Pour éviter cela, il faut remarquer que comme toute catégorie sociale, les classes sont des abstractions d’une relation sociale, d’un ensemble de relations sociales. L’essence du prolétariat, c’est l’ensemble des relations sociales qu’il se voit obligé d’établir du fait de sa dépossession des moyens de production. La même chose pourrait être dite du capitaliste. Appartenir à une classe est une manière d’être dans la société, d’être en relation avec elle. »
« Ceci dit, ce que la condition de prolétaire ne détermine pas c’est l’option qui sera choisie dans chaque cas. Les décisions que chacun prend seront le résultat du croisement de plusieurs facteurs : culturels, traditionnels, l’éducation reçue, la situation personnelle à ce moment, les expériences antérieures, comment répond le reste des compagnons, la concurrence avec d’autres prolétaires, etc. La « somme », pour le dire ainsi, de tous ces facteurs est ce qui déterminera en dernier ressort si quelqu’un décidera de squatter une maison, de l’acheter, de la louer, s’il volera une banque, dans la supérette du coin, ou à la sortie d’un distributeur de billets du quartier, s’il fera face suite à une humiliation de la part du chef ou s’il baissera la tête, s’il décidera de lutter pour une augmentation de salaire ou s’il cherchera un autre boulot… Nos actes ne sont ni plus ni moins que les reflets de notre position de classe. Nous ne sommes pas, nous les prolétaires, les chiens de Pavlov, nous voyageons chacun avec notre propre histoire sur le dos et, en dernière instance, la synthèse de toutes nos expériences passées et présentes est ce qui décide de notre comportement face à une clochette. Pour résumer d’une manière simple, la position de classe nous pose les questions, mais nous sommes celles et ceux qui choisissons les réponses. »
− Yvain
Fri Sep 23 23:22:35 2016 - permalink -
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